By vieux bandit on 29 Jul 2025, 10h30 - Chu d'même
Ouin ben ma fête s'en vient, dans un peu plus d'un mois. Et je me sens absolument... décrisse. Ce qui est... annuellement normal, en quelque sorte. Sauf que là ça me frappe comme un mur de briques, après un déménagement qui était aussi autre chose – pas une fuite exactement, mais disons une sortie précipitée d'une situation depuis longtemps intenable et toxique. C'est bien ça le plus drôle: la décrissitude fesse d'autant plus fort que je commençais à m'habituer à vivre dans le bas de l'échelle, celle qui a ses hauts et ses bas. Or suffit de remonter un peu pour... mieux pouvoir dégringoler ensuite. Mais bon, comme le répétait la perçeuse corporelle que je suis allée voir cet hiver (pour un Monroe) avec mon G (pour ses deuxièmes trous d'oreilles), c'est pas mon premier rodéo (drôle d'image, mais très... albertaine!).
J'ai l'impression de ne rien faire, de ne pas avancer. Pire: de ne jamais arrêter, sans jamais atteindre le moindre but ni me satisfaire ni réussir à tout caser dans l'horaire (alors qu'objectivement, hein, bof, je ne fais pas grand chose il me semble). Et de reculer, alors là, solide. Ce qui est faux, évidemment: je n'en suis pas à un paradoxe près, et j'ai (donc?) en même temps l'impression très nette que ma vie s'accélère vers la vieillesse, la mort, le vide, et l'inassouvi. Le non réussi, passe encore, mais le non fait, là, ça blesse. Mon cerveau met l'accent sur mes lacunes, mes culpabilités, mes oublis, mes échappages. Et beurre épais. Et par-dessus le beurre, y a la réalité et les actualités, et je ne sais pas pour vous, mais moi ça me décourage de plus en plus, alors que je sens que de l'énergie pour rebondir, j'en ai de moins en moins.
Ce cerveau-là, qui beurre épais, justement, faudrait en parler. Mais je n'aurai probablement jamais les moyens de ma curiosité. Fait longtemps que je soupçonne une douance déchiquetée. Longtemps que je sais très bien que mon cerveau tend vers la dépression, mais que ça se contrôle, la plupart du temps, pour moi, sans médicament (si j'arrivais à l'expliquer, je deviendrais influenceuse, hahahahahahah!); alors la chose est revenue par la bande, sous forme d'anxiété (qui commence à se calmer depuis le départ de l'Alberta, et y a pas de hasard là). Mais l'hiver dernier j'avais de beaux symptômes de déficit d'attention... ou de stress post-traumatique. Et la cerise sur le dos de la main morte? J'ai écouté Apparaître : la neurodivergence invisible, balado de Stéphanie Boulay. Disons que le portrait (celui que je me fais de moi, mais tant un égoprotrait que ça, surtout que je commence à avoir d ela misère à regarder ma propre face) se complique un peu. Je ne sais pas quoi faire avec ça, à part redéfinir des souvenirs et reclasser des expériences (le tiroir de ma mémoire est un classeur, mais je pense qu'il y a des rongeurs dans la patente...).
Faque on fait quoi? On fait rien. Pas de grande décision quand mon état mental atteint le fond (ben non: le fond est bien plus creux, je le sais, je le connais!). On essaie de faire preuve d'autobienveillance. De faire taire la crisse de tite voix de marde. Avec bienveillance (hahahahaha, ta yeule, toi!). On attend. Ça finit toujours par passer. Et mon anniversaire, que je panique ou pas, va aussi arriver. Au moins cette année j'ai espoir de le passer avec du bon monde. (Y a plein de ces au moins, mais celui-là, j'y tiens.) Et pis on écrit un billet de blogue qui va se perdre dans le cosmos virtuel, mais c'est correct, ça aussi. C'est un choix que je fais, de beugler dans le vide ici (chez moi) plutôt qu'ailleurs.